Le temps, the time, o tempo
Passe, flies, passa
Les secondes, seconds, segundos
se perdent, are lost, estão perdidos
Le sablier, the hourglass, a ampulheta
se moque, mock me, é uma sacanagem
Je marche, I walk, eu ando
En arrière, backwards, para trás
Le serpent, the snake, o cobra
en cercle, in circle, em circulo
se mange, is eating, comendo
la queue, his tail, sua cauda
Le temps, the time, o tempo
Passe, flies, passa
Les secondes, seconds, segundos
se perdent, are lost, estão perdidos
Que l’on soit, berger, mouton, vassal trop à
l’étroit,
roi
on plie, ploie et pleure dans sa course
ambivalente,
lente
Qu’on le perde, qu’on le gagne ou l’arrête, sa
procédure,
dure
Elastique, long ou court, tu participes à ce
concours,
cours
l’Espace, le verbe, le lieu, l’action, le son,
sont
les masques dont il s’habille, c’est là que ton
énergie,
gît
Tu peux toujours essayer de le remonter, tu ne
le verras pas passer,
c’est
Un défi perdu d’avance, qui de ta tête et de
toutes tes théories,
rit
Qu’il soit plein, perdu, passé ou partiel,
ciel !
De cerveau disponible, de parole, de guerre ou
d’attente,
tente
de ne pas l’insulter, n’oublie pas que tu n’es que
de passage,
sage
Et que depuis longtemps d’autres mystères et
merveilles,
veillent
Souverain, maître du chiffre, abscisse et
ordonnée,
le donner
c’est le perdre, on le dit précieux comme
l’argent,
gens
Méfiez-vous de lui, on le dit cosmique ou sidéral,
râle
En essayant de le mesurer, tu peux le mettre sur
une échelle,
elle
n’est rien lorsqu’il manque ou lorsque les
vestiges de sa nuit,
nuient
Et si un jour toutes nos décadences,
dansent
Viens te glisser avec moi dans les coulisses,
lisse
Et t’endormir belle et souveraine, reine
Car il fait froid dans un linceul,
seul
Je t’ai prise une première fois
Celle-là aurait pu être pardonnée
Je pensais encore avoir le choix
Quand c’était d’avance me condamner
Comme si me scinder c’était revenir à moi,
Si les mécanismes de l’attraction
Me dictaient secrètement leur loi :
Dans le vide fonctionne l’effet d’aspiration
Je gagnais en inspiration, intoxiqué, toxico
Libido subitement excitée par cette drôle de situation
J’aurais du stopper là toute négociation…
Je t’ai prise une seconde fois
Je manque de suite dans les idées
A quoi bon se prendre pour un roi
Quand seules les illusions sont nos sujets ?
La belle affaire, un vers caché dans le fruit
Se briser contre ta main
Valait-il l’odeur de tes cheveux qui me suit
et la mienne posée sur ton sein
J’ai détecté trop tard cet alibi défectueux
Pensant éliminer le mal j’amenais les mêmes blèmes
Que l’âme melée s’aime n’amène qu’un monceau de
problèmes…
Inutile, je me suis mis à penser
Quand c’est toujours la même danse
Il faut envisager la complicité
Et pourquoi pas se rendre… à l’évidence
A ce jeu de roulette russe
Se succèdent ventées vallées et montagnes
J’ai contracté ce virulent virus
Qui fait jouer à qui perd gagne
Je m’énerve moi-même et m’assomme
Je craque, frappe et m’empoisonne tant pis
Je raque à l’attaque j’éclate je braque faites vos jeux,
remets ma mise sur le tapis
Pourquoi poursuivre quand c’est moi
Moi qui toujours moi me falsifie
et ne me laisse pas vraiment le choix
Dans des bras nombreux qui se multiplient
Moi qui me
Disperse et me dissémine
M’éclate et me désunis
Formant un long baiser anonyme
Où j’ai cru trouver un pays
Là où les mots
pe-perdent leur sens
j’ai l’imp-p-pression de devenir bè-bègue et dingue
Je m-me sert d-de cette ab-se-sence
Et uti-tilise les m-mots co-comme les ba-balles d’un f-
flingue
I left my mind so often, fighting so many wars
I learn to turn my head off, instead of losing it more
Unknown meeting in the transient village
Subtile sample of a stellar system
Like reading a book with half a page
Where blindness and lie are the anthem
Spending your time with poetry
Mixing the words like coffee bean
That you picked up among the tree
Driven crazy by too much caffeine
You make the rocks look alike the sea
Creating the shapes in the middle of nowhere
Looking with bright eyes where no man could see
Allowing beauty to be found everywhere
The shortened name of angel
That black stones whisper
Wires the stars from Orion to Rigel
Enabling the link to last forever
(It’s an)
Unknown meeting in the transient village
Subtile sample of a stellar system
Like reading a book with half a page
Where blindness and lie are the anthem
(the question is)
Am I rising now i met you
Or is the ground falling below ?
Am I… an aged star turning to a new
Or a black hole becoming hollow ?
(I was)
I was dreaming for some heaven
But you’ve shown me that there’s more (more more)
More than a word longtime spoken
A lie for answers about our shores
(we are)
Small beeing filling endless spaces
Stellar starship in a human system
Sample of life leading its own race
thriving itself from the seed to the stem
Your ghost lives on my mind, but
Your indifference does not affect me
I know, our feelings are combined, but
Your indifference does not affect me
I remember the spicy smell of your breath
Your eyes when I kiss you, your soul near my soul,
but your indifference does not affect me
Sometimes, I can guess your shadow
But your indifference does not affect me
Your flavor printed on my pillow
But your indifference does not affect me
I remember the purple of your lips
your sighs and you moans and you against my body
But your indifference does not affect me
I’m sick and tired to play, this game is too old
So many things have been told, I know
Heart and mind don’t live in the same world
Well you must listen to me, when the mind is blind the heart is the only one who can see
It’s still the same same old story
The mind : with a blindfold on its eyes
Acts like a fool who thinks himself wise
He’s a clock that runs counter-clockwise
The only things he can visualize is to summerize
and formalize
it vandalize while theorizing
It’s not surprising theorists guiding armies like terrorists
It’s a politician, a very bad therapist
Pretending to give you the remedy while it gives you the poison
Building your own private rational prison
It’s a false prophet giving you cecity
Like an unfinished construction
It has no necessity
Especially, you must know I’ve taken the memory
of your skin
Like a melodical song
You’ll soon realize my love
I put a spell on your tongue
Sept des doigts sont coupés
“Chante pour ta putain de mère”
Et le poing est levé,
Dans le Stade National
6000 chants se levèrent
Quarante quatre impacts sont comptés
“Chante pour ta putain de mère”
Chante, chante maintenant l’hymne
De l’unité populaire
***
TOUS :
Sept des doigts sont coupés
“Chante pour ta putain de mère”
Et le poing est levé,
Dans le Stade National
6000 chants se levèrent
Quarante quatre impacts sont comptés
“Chante pour ta putain de mère”
Chante, chante maintenant l’hymne
De l’unité populaire
Connais tu l’histoire du onze zéro neuf sept trois au C-h-i-l-i
Celle des mémoires qu’on enjambe
Dans les rues résonnantes de fusils
Ici, l’air est renversé
Et même les pierres respirent
Mieux qu’un peuple étouffé
Sous les prières, les prières guerrières de l’empire
Tu ne sais pas, ni l’odeur, ni les coups
Ni le bruit, ni la peur, ni les cris, le dégoût,
la colère et la foi, la patrie et la loi
inversées comme neige en été
Mais sans une fleur en hiver
Un univers renversé
Et corps tassés qu’on enterre
L’homme Victor de chez lui sort
Et dans la rue c’est d’abord la tension
qui retient son attention
Une drôle d’odeur de mort, attention
Lui murmure la voix en son fort
Intérieur, une étrange impression
Pas grave se dit-il, c’est la pression
Plus que 100 mètres à marcher
Pour atteindre sa destination
Mais tout à coup
C’est l’anomalie trop de bruits
cris de pneus derrière lui
Bruits de bottes et aussi
coup sur la tête, côte cassées
Le corps balancé, la flicaille s’entête
à le défoncer, le mec menotté
Balancé dans le van
Le S.U.V. repart
Et un jour de septembre
en longeant le canal
la voiture militaire
Se dirige vers le stade National
Dans le stade beaucoup de dégats
Des mecs parqués comme Spartacus
Y a plus de 6000 gars
Militants arretés qui dégustent
Victor, lui, est trainé dans l’enceinte
par des traitres
Militaires attitrés
Ivres de leur matricule
Baltringues indécents qui le maltraitent
C’est là qu’un soldat le reconnait
Et en ricanant s’attache à le ratonner
En lui disant : “Tu chantais ? Et bien danses maintenant”
Et une fois bien humilié
Au milieu du terrain
sur un billot de bois,
Le petit fantassin
Lui fait poser les doigts
Là, que dieu m’en soit témoin
En le tenant en joue
Les hommes au garde à vous
Lui tranchent les 7 doigts de la main
Le stade se met à hurler
Et le commandant sanguinaire
A crier
“chante maintenant, chante pour ta putain de mère”
Et Victor vacillant, somnambule hésitant
Ironique et amère
Toisa le militaire
Et pour faire plaisir au commandant
Se dirigea vers les gradins
son poing sans doigts en l’air
Et chanta à tue-tête
Tel un prophète amputé
l’hymne de l’unité populaire
Là, 6000 voix se levèrent
Pour reprendre le chant
Comme le choeur d’une mère
Répond aux pleurs d’un enfant
C’en était trop pour les Conquistadors,
Une rafale plia Victor en deux
44 impacts sur son corps
Le stade chantait son adieu
Mais Victor n’entendait ni les cris ni les choeurs,
Ni les chants et les pleurs
Car Victor n’était plus
Victor Jara était mort.
Voici le mec mystique
Aux lyrics mastocs
Style mathématique
Et lecteur d’Aristote
Manie la stylistique
A plus de rimes en stocks
Que Palavas de moustiques
Et Lafontaine de litotes
Les vrais savent pas grand chose
Et leur vocabulaire
Chiant comme la ménopause
Pire que Michel Drucker
Les mecs sentent le magot
Même Bernard Kouchner
et moins démago
Que le plus hardcore des rappeurs du Ter-ter
Plus donneur de leçon
Qu’un prêtre intégriste
Qui bêle à l’unisson
D’un air fataliste
Ca n’est pas impertinent
N’est perturbée que la surface
De parler tout le temps de moutons
Quand t’es dans l’champ d’en face
Ton anti-systématisme est démodé
T’as beau tapiner des idées déjà machées
T’abuse et bois des débris de pensée
Ya pas débat je suis déterminé à échanger
tous les pseudo-rappeurs conscients
Contre une punchline de Booba
Les tops 10 de l’été
Les coups de gueules ostensibles
Les 15 signes censés prouver
Qu’t’es un hypersensible
Révèle ton potentiel
Avec une citation d’Einstein
Au royaume du consensuel
On a envie d’s’tirer une balle
Payé en monnaie sociale
Plus stupide que Rantanplan
Comme dans un film d’Eisenstein
Tout est vu en noir et blanc
La télé te dégoute
Mais ferme tes réseaux sociaux
Pas plus de vérité sur facebook
que dans le Figaro
Les spiritualités discount
Le new-age prémaché
Plutôt m’arracher les ongles
Comme quand j’entends Michel Onfray
Les préceptes inspirants
Gages de singularité
Des miroirs transparents
Tout le monde se perd dans les reflets
Le développement personnel
A base de Paulo Coelho
De putains d’phrases impersonnelles
Bienvenue au royaume de démagos
Où les 4 accords Toltèques
Et leur blabla généraliste
Sont aussi simplistes que la quéquette
Et le discours d’un pick up artist
Trop d’entrepreneurs du bonheur
Vendeurs de bien-être en barre
Pire que des dealers
à la camelote pétée de bobards
Le prêt à penser
Des naturopathes bigots
aux pensées d’supermarché
brasse plus de vent qu’une pompe à vélo
Les bons sentiments sous perfusion
Sans originalité
Doublement stupide comme la fusion
entre Hanouna et Cauet
Pas bien calibré pour un tube
J’suis moins cowboy et plus apache
sur youtube
J’ferais pas plus de vues qu’un chat à moustache
Pas assez marketé
pour le social réseau
Mon potentiel commercial
Avoisine le zéro
Mal étiqueté
les décomptes de clic
me débectent
Quand la réput
ne se compte pas en nombre de like
Le mec qui détecte
Ce truc indécent qui te dicte
de bomber les pecs
En comptant le nombre de pouces
Captés par les putaclics
Ecoute les cliquetis bien secs
C’est le son d’un intellect déchiqueté qui s’arrête
Mon texte est posé
pour exposer
quelques mots de maniaques
Maniant les mots tel le Manimal
Permute l’arme qui fait mal
Ejecte la ballistique baroque
troque la matraque
contre une éloquence animale
Bien que
Je ne nie pas qu’il soit normal
Et d’importance que
des duels de mâles
Parfois se punissent et se tancent
si tu prends les armes
A chaque drame l’issu est a coup sûr toute tracée
Si personne ne bouge, personne ne sera blessé
*
Mes armes sont en papier
Le détonateur mon intonation
Mon banquier
A tout bonnement moins bonne mine que mon crayon
Mon industrie pas commerciale
Tu peux m’parquer derrière la porte
Même en automne quand je tire des balles
J’écris sur des feuilles mortes
Si mon style te vexe
tu sais que le truc est habile,
tu peux toujours jeter ta bile
sur le bout de mon… texte
Mais si tu prends les armes
Ta pièce recevra à coup sûr sa monnaie,
Si personne ne bouge, personne ne sera blessé
*
Autant de temps pour faire un texte
Que pour passer le mur du son
Que de pensées mises à l’index
Combien de malheurs pour une chanson
Et de regrets pour un frisson
Le temps d’apprendre il est trop tard
Pour mettre deux coeurs à l’unisson
Combien de sanglots pour un air de guitare
De guerres et d’armistices
Combien amère est la justice
Combien d’martyrs et d’armes factices
pour tisser une révolution
Combien d’croisades et d’insurgés
Combien de flics qui ont criés
Personne ne bouge, personne ne sera blessé
*
Combien de tirs et d’exercices
Pour tant de gloires intérimaires
Combien d’crédits et d’bénéfices
Pour éponger les larmes d’une mère
Echange le plomb pour la grammaire
Une petite frappe chirurgicale
Aucun père ne pleurera son fils
Mon génocide est lexical
Sans oublier les coups subis
C’est un prêté pour un rendu
Il faut être fou
Ou bien Jésus
Pour toujours tendre l’autre joue
Mais
Si ta personne est mise en joue
troque le fusil pour du papier
Tant que
Pour le 2e je passe la s’conde
On peut parler tarif
Pour tous les traits qui sont tirés
Sur nos souvenirs trop sélectifs
Est-ce bien normal d’être animé
Par tant de haine et le canif
Sert trop souvent aux mecs pressés
pour être calife à la place du calife
Astérix pas Iznogoud
Mon truc n’est pas trop un prêt-à-porter
J’ai l’idée fixe prête à t’apporter
Un texte atypique à déguster
Je t’invite à te déporter
et rengainer tous tes couteaux
Car si
*
Ma métaphore est culinaire
Loin du palace de l’Elysée
Mon palais est imaginaire
et mon goût bien plus cultivé
J’mange mon chapeau
qu’des mecs perdus
portent le drapeau
et s’font duper
C’est peine perdue
Comme discuter
Avec un mec de la Gestapo
Tu peux stopper toutes tes cartouches
Mes rotatives sortent du papier
Le rotatif contre ta bouche
N’est pas vraiment un coup de pied
C’est le gout d’un festin sans brigadier
N’oublie pas la cadence à garder
*
Les capitaines assermentés
N’ont pas ma gloire épistolaire
Et sur leurs mains ensanglantées
J’ai puisé mon vocabulaire
Comme un stigmate bien supérieur
Leurs mains sales sont mon encrier
Où mon débit mitrailleur
rêve de les entendre crier
Et dépités les colonels
Les caporals et bataillons
Sont traités comme des criminels
avec sur la bouche un baillon
La grande muette est silencieuse et se tait
la où mes expressions sont légion
*
Ma garnison est lyricale
Mon coup d’Etat organisé
Ma stratégie grammaticale
Mes partisans galvanisés
Mes mots sont des fantassins
Pour la toile verbale à venir
Que mes textes assassins achèvent
Seulement par le souvenir
De mon passé j’ai désappris
A ne pas rester discipliné
Manipuler la barbarie
C’est arroser une fleur fanée
Sous le champs de bataille il y a des bouquets
Reste Stoïque si t’es visé
Car si Personne ne bouge, personne ne sera blessé